Une petite perle empruntée en 1860 à la Revue d'Aquitaine et adaptée.
#Gascon #Gascogne #Facétie #Métayer #Chien #Bœuf #Incendie
Précédemment :
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Pour cette deuxième incursion dans les univers facétieux, intéressons-nous à un métayer dont les propos auraient pu inspirer la chanson « Tout va très bien, Madame la Marquise ».
Jour d'Ascension, un métayer du Haut-Armagnac, habillé de pied en cape, comme s'il partait à la noce, chemise empesée, sabots décrottés et béret bien propret, monte à la ville voir le maître.
« Que me vaut le plaisir de votre visite, demande le citadin.
— Une bien triste nouvelle, mon Maître.
— Viens au fait !
— C'est qu'il faisait bonne garde, le bougre. On va le regretter.
— Mais de qui parles-tu, du berger ?
— Une bien triste nouvelle, mon Maître.
— Viens au fait !
— C'est qu'il faisait bonne garde, le bougre. On va le regretter.
— Mais de qui parles-tu, du berger ?
— Que non. C'est pis que cela, c'est le chien. Il est mort !
— Euh… Et comment cela est-il arrivé ?
— Il a trop mangé de bœuf, Maître.
— Du bœuf ! Je vois que les affaires vont bien. Au prix auquel le vendent les bouchers. À croire qu'à la campagne, valet et chien mangent mieux que seigneur en ville.
— Que non, Maître. Il n'y a que lui qui en a mangé. Nous on n'oserait pas vu qu'ils vous appartenaient. Pauvres bêtes, dire qu'elles ont succombé à la tâche.
— Comment cela, vous les avez fait trop travailler ?
— On ne pouvait pas faire autrement, Maître, avec toute cette eau à monter de la rivière.
— Vous auriez dû faire plusieurs voyages !
— C'est que pour éteindre le feu de la borde, il en fallait de l'eau et vite. Les pauvres. Eux aussi, on va les regretter ! Mais vous n'avez pas tout perdu. Je vous ai apporté des pois du jardin ! »
— Euh… Et comment cela est-il arrivé ?
— Il a trop mangé de bœuf, Maître.
— Du bœuf ! Je vois que les affaires vont bien. Au prix auquel le vendent les bouchers. À croire qu'à la campagne, valet et chien mangent mieux que seigneur en ville.
— Que non, Maître. Il n'y a que lui qui en a mangé. Nous on n'oserait pas vu qu'ils vous appartenaient. Pauvres bêtes, dire qu'elles ont succombé à la tâche.
— Comment cela, vous les avez fait trop travailler ?
— On ne pouvait pas faire autrement, Maître, avec toute cette eau à monter de la rivière.
— Vous auriez dû faire plusieurs voyages !
— C'est que pour éteindre le feu de la borde, il en fallait de l'eau et vite. Les pauvres. Eux aussi, on va les regretter ! Mais vous n'avez pas tout perdu. Je vous ai apporté des pois du jardin ! »
D'entendre cela, l'incendie de sa ferme, l'épuisement des bœufs et l'indigestion mortelle du chien, le maître ne sut quoi ajouter.
Et ce ne fut point quelques légumes, fussent-ils jolis pois, qui firent le poids devant tant de perte.
Après avoir découvert cette gasconnade, et si vous en brûlez d'envie, n'hésitez pas à réagir !
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