mardi 11 août 2020

Un emprunt au passé

Épisode 1 - une causerie en 1876
#causerie #Agenais #1876 #masque #politique
Je ne résiste pas au plaisir de partager ces quelques propos d'une causerie parue dans la revue de l'Agenais en 1876. À quelques détails près, ne pourrait-elle pas emprunter les mêmes mots (et maux) en ce moment ?
« Heureux mois que celui qui s'achève Il y a eu deux carnavals : le carnaval électoral et le carnaval des jours gras. Nous n'avons pas le droit de parler ici du premier dont nous nous sommes assez occupé ailleurs. Quant au second, c'est un sujet plus divertissant et qui sollicite notre plume comme une actualité très préférable à la politique sombre et écœurante de ces tristes temps.
Mais hélas, elle est partout aujourd'hui la hideuse mégère. Elle a pénétré jusque dans les salons pour gàter la causerie, jusqu'au foyer de la famille pour y jeter l'anxiété, le trouble, les pénibles préoccupations.
Elle a eu sur le carnaval, qui vient de finir, une influence funeste.
Elle a empèché la plupart des grandes réunions de cette époque de l'année ; le club a tué le bal et les joyeux accents des orchestres ont été remplacés par la petite et désagréable musique des péroreurs électoraux.
Il y a longtemps que la mode des travestissements et des masques est partout en décadence.
On ne se met guère plus maintenant de masques que sur la conscience.
Mais jamais d'après ce que nous signalent les journaux des différentes villes de France, la folie carnavalesque n'avait moins agité ses grelots que pendant les jours gras de 1876.
Les Français veulent devenir sérieux : malheureusement ils ne le deviennent qu'en apparence.
Nous ne connaissons plus le franc éclat de rire de nos pères ni ces divertissements de large bouffonnerie où ils se délectaient ; mais nous avons pris l'habitude de perversités et de vilaines actions dont ils étaient incapables.
Le carnaval aujourd'hui dure toute l'année ; mais c'est un carnaval lugubre qui effraie les hommes intelligents et honnêtes, doués de quelque clairvoyance et l'on se demande avec effroi quel en sera le dénouement.»
N'hésitez pas à réagir !

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