jeudi 30 avril 2020

Confisonnéts ④

semaine 4 📅 #corona #virus #covid19 #confiné #sonnets #zumeurs #poésie #zumeurs #Moyen Âge #médiéval

28 - jeudi 30 avril 2020
D'un tir d'escopette…
Bayard ? On le disait sans peur et sans reproche
Toutefois, il était mortel comme les autres
Et ce n'est point d'avoir été du roi l'apôtre
Qui empêcha qu'il ne soit plus de nos proches.

En Italie, c'est la sixième guerre1. L'armée
Française est en débacle2. Elle bat en retraite
Sous ordre de Bayard quand un tir d'escopette
Le touche. Il a plusieurs vertèbres abimées.

Il sait qu'il va mourir. Pour ne point retarder
Les siens, il leur déclare : poursuivez le repli
Et laissez-moi ici, face à nos ennemis.

En cette fin d'avril, il va donc décéder
Au terme d'une vie intense et accomplie.
Quant au roi François, il perd son meilleur ami.
#Bayard #chevalier #Italie #Marignan #Histoire #FrançoisPremier #CharlesQuint
① ⚔ 6e guerre d'Italie (1521-1525) - ② ⚔ 30 avril 1524 - Bataille et défaite de Sesia

Toujours aussi sonnet
Enluminure et sonnet font-ils bon ménage, alors que le confinement perdure ?
En cette quatrième semaine, je n'ai qu'une solution : continuer l'aventure.
Ne me reste qu'à ajouter : bonne lecture.
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27 - mercredi 29 avril 2020
Jeanne
Ils sont au moins vingt mille, confinés en leurs murs
Qu'assiègent les Anglais depuis plus de six mois1.
C'est dur. Mais depuis peu, la ville2 est en émoi
Car il y a cette rumeur que tous murmurent.

Interviendra bientôt une fille en armure.
Elle entrera dans la cité et sous ses ordres,
Soldats et habitants, aux Anglais, feront mordre
Poussière et les écarteront loin de leurs murs.
Cette étrange pucelle3 est inspirée, par Dieu,
Comme les docteurs de la foi l'ont confirmé
Et c'est pourquoi le roi4 lui confie son armée.

Elle arrive5 en ce jour pour chasser les odieux.
Elle vient en la ville et se fait acclamer.
Dix jours plus tard, la fin6 du siège est proclamée.
#JeanneD'Arc #Orléans #Histoire #GuerreDeCentAns #CharlesVII
① 📅 12 octobre 1428 - 8 mai 1429
② 🏰 Orléans
③ 👩 Jeanne d'Arc (1412-1431)
④ 🤴 Charles VII (1403-1461)
⑤ 📅 29 avril 1429
⑥ 📅 8 mai 1429
26 - mardi 28 avril 2020
¼ de 100 sonnets = ¼ de roupie
Écrire ? Pourquoi cela ? Pour le plaisir des rimes ?
Pour s'évader le temps d'inventer un sonnet,
Lequel ne vaut pas même un euro bien sonné
Et ne justifie pas une quelconque prime ?

C'est juste un exercice en lequel je m'amuse
À provoquer les mots, à jouer de leur charme
Et ainsi disposer de magnifiques armes
Qui ne manqueront pas d'attirer quelque muse.

C'est aussi beaucoup plus que retarder l'ennui,
Car aligner les vers tient l'esprit en éveil
Et maintient à l'écart, désespoir et dépit.

J'en retire des jours, également des nuits,
Plus sereins. Car le temps d'écrire est merveille,
Même si cent sonnets ne sont qu'une roupie.

25 - lundi 27 avril 2020
1407, un cruel anniversaire
Est-ce vraiment la guerre ainsi qu'il est clamé ?
S'il frappe les esprits, le terme est inexact
Car il n'est point prouvé qu'il y ait eu des actes
Belliqueux d'ennemis voulant nous décimer.

Par contre, il en est une, une vraie qui dura1
Plus d'un siècle et frappa tout le peuple de France,
Une guerre cruelle, porteuse de souffrances
Menée le plus souvent par de vils scélérats.

Cela fait six années que Paris est tombée2
Dans les mains ennemies quand en ce jour d'avril
Une révolte éclate, celle des Cabochiens.3

La Bastille est conquise, Partout des macchabées
Jonchent rues et places, transpercés par le fil
Des couteaux des bouchers et mangés par les chiens.
#Cabochiens #Histoire #Paris
1 📅 Guerre de Cent Ans (1337-1456)
2 📅 23 novembre 1407
3 📅 Corporation des bouchers menée par Simon Caboche

24 - dimanche 26 avril 2020
En l'an de grâce 1336, un précurseur en alpinisme
Cher maître, point n'ai l'idée de vous importuner
En vous plaçant de fait au cœur de ce sonnet.
Vous qui fûtes champion en l'art du madrigal,
Il n'est pas évident que ces vers vous régalent.

Alors que confiné, je subis l'habitude
D'une vaine inertie, je vous dois gratitude
Puisque par vos récits, je prends de l'altitude
En Comtat Venaissin et retrouve quiétude.

J'ose emprunter vos pas pour gravir comme vous
En ce vingt-six avril, le sommet du Ventoux.
Ô combien ma journée est soudain aérée !

Je suis pourtant enclos chez moi, je vous l'avoue.
Mais mon esprit m'a dit : « Reste libre, lâche tout.
Oublie tes murs et tel Pétrarque, sois inspiré ! »
#Pétrarque #Ventoux #Provence #Vaucluse #alpinisme

23 - samedi 25 avril 2020
Du neuf ?
En ce vingt-cinq avril, qu'y a-t-il donc de neuf,
À part être enfermés dans nos coquilles d'œuf,
À observer les rues à travers l'œil de bœuf
Et à imaginer quelque prochaine teuf ?

Il en est une, une royale, sur l'Île aux Bœufs.
Au mitan de la Seine, alors qu'un siècle neuf
Éclot tout juste1, comme oiseau sorti de l'œuf.
Le futur Louis VIII a déjà une meuf !

C'est Blanche de Castille. En mille deux cents neuf,
Naît le prince Philippe. Mais en son année neuf2,
Il meurt de maladie, terrassé comme un bœuf.

Mais un pays, d'un roi, ne saurait être veuf.
C'est le deuxième fils, le futur Louis IX
Qui sera couronné, en novembre… un vingt-neuf3.
#LouisIX #Histoire #France
1 📅 23 mai 1200
2 📅 1218
3 📅 29 novembre 1226
4 📅 Louis IX est né le 25 avril 1214

22 - vendredi 24 avril 2020
Pendant que le navire…
Quand les portes sont closes, est-il aisé d'écrire ?
La dame prend calame, encre et coupe-papier,
Elle veut essayer. Déjà sur le papier,
Quelques mots sont posés … pendant que le navire…

Son amant est à bord, obligé de partir
Pour suivre le seigneur dont il est écuyer.
Puisse-t-il en croisade, ne pas être estropié
Ou pire être tué … pendant que le navire…

Quant au seigneur, c'est son mari, un homme vil.
Qui la tient enfermée au plus haut d'une tour.
Elle ne l'aime pas … pendant que le navire…

Elle pense à l'amant, lui si beau, si civil,
Lui pour qui … elle revêt ses plus beaux atours.
Lui pour qui … cette lettre … et son cœur qui chavire.

jeudi 23 avril 2020

Confisonts

semaine 3 📅 #corona #virus #covid19 #confiné #sonnets #zumeurs #poésie #zumeurs #Moyen Âge #médiéval

21 - jeudi 23 avril 2020
Quand apparaît la licorne
En ces temps confinés, que ne suis-je licorne
Ou, plus exactement, que n'ai-je le talent
Pour sublimer mes sens et vivre avec allant,
L'esprit en errance, oublieux de toutes bornes.

Je serai ce sorcier qui traçait sur le mur
De sa sinistre geôle, la veille de sa mort,
Les traits de l'équidé, puis tel un matamore
Le chevauchait et s'envolait sans un murmure.

Ô combien je rirai, rien qu'à imaginer
La tête du bourreau soudain privé d'ouvrage
Qui marlelait le sol de sa hache, avec rage.

Rien que penser à elle, je me sens soudain libre
Et retrouve en mon for, un serein équilibre,
Ô combien j'apprécie cette belle journée !

Toujours aussi sonnet
Troisième semaine pour mes confisonts, toujours associés à une enluminure empruntée en quelque manuscrit du Moyen Âge.
Une fois encore, merci de m'accompagner dans cette modeste aventure.
Vous souhaitant bonne lecture.
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20 - mercredi 22 avril 2020
La chauve-souris et le pangolin
Il était une fois, une chauve-souris.
Rencontra son ami, le brave pangolin.
Se mirent à causer. « Serait-il bien malin
Cil qui me dira pourquoi on nous injurie.

— Oh ! Ma charmante amie. Si bien ai-je compris,
Nous sommes accusés d'avoir rendu malade
Toute l'humanité. — Quelle odieuse salade,
N'ont-ils pas inventée en leurs fourbes esprits !

— Des esprits défaillants qui, à force d'erreurs,
Ont transformé le monde en un tel champ d'horreurs,
Qu'il est urgent pour eux d'inventer des coupables.

— Mais ne sommes-nous point avant tout des victimes
Qui ne méritons pas d'être privés d'estime ?
— Si fait. Pas plus que d'être à leurs yeux responsables ! »

19 - mardi 21 avril 2020
Anselm of Canterbury, le saint du jour
Honorons en ce jour un être point commun,
Lequel fut religieux et surtout érudit.
Il enseigna la dialectique en Normandie,
En l'abbaye du Bec. Mais suivons son chemin.

Car il est évident que tout brillant esprit
Est appelé un jour ou l'autre à un destin
Glorieux qui le surpasse. C'est ainsi qu'un matin,
Il fut nommé archevêque, à Canterbury.

Le titre est éminent mais point des plus sereins
Car religion et politique se confondent
Et créent en l'esprit des tourmentes profondes.

Il subit force épreuves, mais tel bon pèlerin
Déjoua les moindres pièges, même les plus odieux.
Est-ce dû au talent ou à sa foi en Dieu ?

18 - lundi 20 avril 2020
1303, Sapienza ! - 2020, fin de sapience ?
Triste constat : chercheurs, docteurs et médecins
Face au confinement et pour nous en sortir
Ont bien du mal à s'accorder et consentir
Que leurs débats sans fin créent un climat malsain.

N'est il point regrettable, que de tels spécialistes
Aient parfois plus envie d'écouter leur seul ego
Ou servir des intérêts peu ou prou légaux
Que de se comporter en doctes humanistes ?

Faut-il leur rappeler que savoir et sagesse
Se disaient autrefois en un seul mot : sapience,
Laquelle s'apprenait en toute faculté.

Des maîtres généreux en savantes largesses
Y semaient sans compter ce qu'ils avaient de science
Comme à la "Sapienza", en la sainte cité.

17 - dimanche 19 avril 2020
1314, funeste anniversaire
L'état de confiné rend moins aisé
Entre époux, tromperies et adultères
Sauf une heure par jour, quand l'adulte erre
En quête d'un peu d'air et pour bai...

Pour Marguerite et Blanche de Bourgogne
Au quatorzième siècle, un fol attrait
Les mena vers deux frères, pour folâtrer
Joyeusement et sans nulle vergogne.

Elles furent dénoncées puis encloîtrées ;
Et leurs jeunes amants furent châtrés,
Roués, décapités et écorchés.

Jamais n'avait-on vu pires tortures
Pour châtier de galantes aventures.
Il faut donc folles amours bien cacher !

16 - samedi 18 avril 2020
La semaine
À la question « Mes amis, quel jour sommes-nous ? »
L'un dit « Désormais, il se ressemblent. ― J'en ai
Marre, dit l'autre, je m'ennuie et je suis ruiné
Mère crédit s'en fout quand je suis à genoux. »

À la question : « Mes amis, quel jour sommes-nous ? »
Je dis « Pourquoi savoir, puisque plus rien n'ai-je à
Vendre ?, dit le premier, et je l'annonce déjà
Ça me dit peu d'espoir entre avenir et nous. »

« Dix manches ne suffiraient pas pour retrouver
Quelque sérénité, répond l'autre, enervé.
Au grand match de la vie, nous avons tout perdu ! »

« Mes amis, grand merci. Car là où vous emmène
Votre dépit, d'un vers à l'autre, c'est la semaine
Que vous m'offrez. Vous avez donc bien répondu. »

15 - vendredi 17 avril 2020
Encore… beau
Je suis comme corbeau enfermé en sa cage
Condamné au silence et à la solitude
Sans aucune intention d'en faire une habitude.
Je suis comme corbeau rêvant de son bocage.

Mais que faire puisque pris dans le marécage
De décisions d'en haut nourries d'incertidudes,
Et qui, à peine nées, tombent en désuétude ?
Mais que faire, sinon attendre le déblocage ?

Je suis comme corbeau et je regarde en l'air
Le regard un peu triste, à rechercher l'étoile
Qui, de la liberté, sera porte-flambeau.

Mais tout soudain, je suis d'humeur non similaire
Car me revient l'espoir que se tisse la toile
D'un autre monde où tout serait encore… beau.

dimanche 19 avril 2020

Le voyage du confiné ①

#humour #commune #ville #village #enchantement

CP09 - Job (63) - 18 avril 2020
Job d'hier et… de demain ?
Déjà plus d'un mois à attendre que prenne fin le confinement. Peu à peu, le travail n'est plus qu'un lointain souvenir, mais aussi un sujet d'appréhension quant à ne pas le perdre ou en retrouver un.
Certes, selon un premier de cordée, il suffit de traverser la rue pour trouver de quoi gagner sa vie et ne pas être pauvre comme Job.
Sauf qu'en ce moment, les places dont celle exemplaire de Job qui respecte parfaitement les règles sanitaires, il n'y a guère de monde et tout est fermé.
#Auvergne #Puy-de-Dôme #Job #travail #corona #virus #covid19 #confiné

Avant que disparaissent totalement les identités et cultures respectives de nombre villes et villages, phagocytées qu'ils sont et seront par des intercommunalités de plus en plus voraces, il est de mon devoir d'enchanteur du patrimoine de ne point me priver de quelque attention à leurs endroits.
Quelle injustice en effet que ces oublis inéluctables et quelle ineptie que de se priver des atouts de toutes ces entités pluriséculaires.
Atouts ? Il est temps de jouer les bonnes cartes.
À ces ânes qui gomment tout passé, un tableau de Cézanne
Cartes précédentes 👇 👆 début de l'article

CP08 - Trimer (35) - 16 avril 2020
En vue du 11 mai
Après l'annonce présidentielle d'un probable retour progressif des élèves aux écoles à partir du 11 mai, lequel favoriserait également la reprise du travail pour leurs parents, deux cartes d'une commune bretonne d'Ille-et-Vilaine me paraissent idéales.
L'une (ci-contre) fait référence à l'école et l'autre (ci-dessus), plutôt moche et ringarde, rappelle néanmoins qu'il faudra nécessairement y penser un jour ou l'autre.
#Bretagne #Ille-et-Vilaine #Trimer #corona #virus #covid19 #confiné

CP07 - Bagnoles (11) - 15 avril 2020
Bonheur éponyme
Du temps où l'on pouvait se retrouver sur la place de Bagnoles sans être géné.e.s par les véhicules éponymes.
#Occitanie #Languedoc #Aude #Bagnoles #corona #virus #covid19 #confiné

CP06 - CONTAMINE-MONTJOIE (74) - 13 avril 2020
Soignons la gorge
En ces temps confinés où, paradoxalement, se mêlent joie de la semaine pascale et nécessité de se prémunir contre la pandémie, il est un lieu unique et incontournable en France où il y a de l'oxymore dans l'air. C'est à Contamine-Montjoie, en Haute-Savoie.
Comme il est évident que le premier des deux mots risque d'inquiéter tant il rappelle l'actuel virus en ses attaques par voie orale, les âmes locales ont tout prévu pour rester en joie.
Il leur suffit pour ne point en être marris, de prier la vierge Marie, dite logiquement de la Gorge.
#Pâques #Auvergne-Rhône-Alpes #Haute-Savoie #Contamine-sur-Arve #corona #virus #covid19 #confiné

CP05 - Bizous (65) - 12 avril 2020
Oh Pâques dans la lumière
Admirons ces paroissiens en leur application des règles élémentaires de distanciation sociale.
Car si d'aucuns disent qu'avec le virus, le pire est né, ce sont dans les Pyrénées, à Bizous, que vient ce bel exemple de solidarité
Alors que c'est jour de fête pour tous leurs coreligionnaires et plus encore parce que le nom de leur commune pourrait les inciter à quelque rapprochement affectueux, ces dignes villageois montrent un bel exemple de solidarité en se tenant à distance les uns des autres.
Il n'est par conséquent de réponse que de les féliciter grandement.
Mais mieux encore, faisons de même, voire plus en respectant le confinement autant que possible, plus par esprit collectif que par peur des pandores.
#Pâques #Occitanie #Hautes-Pyrénées #Bizous #corona #virus #covid19 #confiné

CP04 - Le jour de Deuil (95) - 11 avril 2020
Samedi saint ? Le choix est évident : c'est jour de Deuil !
Pour les catholiques, cette date a une forte valeur symbolique, laquelle incite au recueillement et à la prière pour être proche du Christ qui est mort supplicié sur la croix.
Cette visite virtuelle n'a donc rien d'anodin.
Il ne faut évidemment pas penser qu'en ce lieu, il n'est autrement possible de vivre qu'en un ennui mortel, même pour les déconfits-nés. Au contraire, quand seront de retour les temps déconfinés, je recommande le détour, notamment en empruntant le train pour une arrivée sur place, ce depuis la mise en service de la gare en 1877.
Quant aux effusions, je ne suis pas sûr que l'invitation de cette seconde carte soit à suivre absolument, tant pour des raisons de prévention sanitaire que pour ne pas risquer de recevoir ou de donner le baiser de la mort !
#Île-de-France #Seine-et-Oise #Val-d-Oise #Deuil #corona #virus #covid19 #confiné

CP03 - 👫 Pabu (22) - La Bouteille (02) - 09 avril 2020
Toujours enfermé.e.s en nos logis respectifs, et pareillement en toute légalité, favorisons un premier jumelage.
Le bruit court que le confinement peut pousser à des dérives alcooliques, notamment dans les régions réputées compétentes en l'art de lever le coude, dont la Bretagne.
Contre l'inélégance d'une telle généralisation, j'invite ce jour à quelque détour dans les Côtes-d'Armor, en la commune de Pabu dont le seul nom contredit en quatre lettres efficaces une telle réputation.
Ce bel exemple de sobriété mérite donc récompense.
👆 Pabu - La Bouteille 👇
Sous forme d'un premier jumelage dans la présente série géographique, je propose que Pabu s'unisse virtuellement avec une commune sise dans l'Aisne, la bien nommée La Bouteille dont la gare ici présente avec son comité d'accueil invite à s'y rendre.
Il convient pour toute visite réelle d'attendre patiemment que prenne fin la consigne en laquelle nous sommes, consigne que les habitants de La Bouteille sont les mieux placés pour la comprendre.
#Bretagne #Côtes-d'Armor #Pabu #Hauts-de-France #Aisne # #corona #virus #covid19 #confiné

CP02 -Mévoisins (28) - 07 avril 2020
Bien qu'enfermé.e.s en nos logis respectifs, et en toute légalité, allons rencontrer Mévoisins.
Dès l'entrée du pays de cette commune d'Eure-et-Loir, Mévoisins respire la tranquillité, de quoi inspirer le poète Jean-François Collin d'Harleville (1755-1806). Lequel, méconnu, siégea néanmoins à l'Académie française.
#Eure-et-Loire #Mévoisins #corona #virus #covid19 #confiné

CP01 - Azille (11) - 06 avril 2020
La première carte qui m'inspire en ces temps de confinement est celle qui représente un boulevard aussi vide que nos rues actuelles.
La vacuité qui frappe le boulevard de cette commune de l'Aude est sans rapport avec celle qui nous est imposée pour raison de pandémie.
Il n'en demeure pas moins une interrogation essentielle quant à un possible oxymore : comment se fait-il qu'en ce village appelé Azille, il n'y ait point un monde fou ?
#Aude #Azille #fou #corona #virus #covid19 #confiné

jeudi 16 avril 2020

Confisonts

semaine 2 📅 #corona #virus #covid19 #confiné #sonnets #zumeurs #poésie #zumeurs #Moyen Âge #médiéval

14 - jeudi 16 avril 2020
Les courses
Enfin suis-je sorti de ma tanière d'ours
Après trente-deux jours enfermé en mes murs.
Enfin ai-je quitté chants d'oiseaux et murmures
D'un passant dans la rue pour faire enfin des courses.

Cela vient des placards qui, vides de ressources,
Ont fini par clamer qu'il fallait que j'assure
En l'art de les remplir. J'ai donc mis mes chaussures
Retrouvé mes paniers, et que chauffe ma bourse !

Au magasin, climat étrange, chalands masqués
Marchant bien prudemment à distance comptée
Dans un silence inhabituel et oppressant.

J'ai pourtant apprécié de m'être ainsi risqué
Dehors un laps de temps, simplement pour acheter
De quoi ne pas manquer. Moment intéressant…

Toujours aussi sonnet
Avec cette série n°2 des confisonts, je persiste en mon défi d'écrire quotidiennement un sonnet associé à une enluminure empruntée en quelque manuscrit.
Je m'impose en outre de rédiger en un temps record, concevant l'exercice comme un entraînement sportif afin de ne point perdre le rythme d'une vie que le confinement pourrait faire basculer dans une oisiveté érosive.
Il me reste à vous remercier de votre présence en cette semaine, qu'elle soit deuxième ou seconde !
Vous souhaitant bonne lecture.
sonnets précédents 👇 👆 début de l'article

13 - mercredi 15 avril 2020
Peine de mort ? Jamais !
J'ai beau aimer du Moyen Âge
Les grands savoirs et les sagesses
Dont les écrits nous font largesse,
Je n'oublie pas tous ses carnages.

Car pour tout homme, rester sauvage
Requiert bien moins de gros efforts
Que pour semer du réconfort
Et en tirer noble avantage.

Prendre une hache et s'en servir
N'est qu'acte vil pour assouvir
De bas instincts bien mal dosés.

Semer justice et non la mort
Est un devoir. Ce serait tort
Que de vouloir le récuser.

12 - mardi 14 avril 2020 - 14, 14, 28… 🎻
Quatorze, quatorze, vingt-huit… De quoi vais-je parler ?
Non pas du Président et des jours confinés
Mais de la mécanique afférente au sonnet
Qui fait de quelques mots, des rimes bien huilées.

Quatorze, ce sont les vers, regroupés en trois strophes
Deux quatrains, un sizain, ce dernier divisé
En deux tercets. Adonc qui sait s'organiser
Selon ce plan ne court jamais à catastrophe.

Vingt-huit, ce sont les hémistiches, ces demi-vers
Qui ajoutent du rythme à toute poésie
Pourvu que l'orateur les fasse bien sonner.

Mais la forme est sujette à de nombreux travers
Qu'on ne peut définir d'une seule saisie.
C'est là tous les mystère et charme du sonnet.

11 - lundi 13 avril 2020 - Massacrer, exécuter ? 🎻
Dois-je avoir peur du nombre treize
Où, confiné dans mon ascèze,
J'ai tout mon temps pour méditer
En ce pays tout arrêté ?

Fort heureusement, je ne suis pas
Superstitieux et de trépas
Je ne veux point causer ce jour
Lui préférant la vie toujours.

Adonc, voyant s'évertuer
Ces combattants à se tuer,
Me revient en tête un motet.

J'étais novice et massacrais
Allègrement cet air sacré
Tout en pensant l'exécuter.

10 - dimanche 12 avril 2020 - Pas que…
Que vais-je écrire en ces heures de fête ?
Si toutefois le sont elles vraiment,
Chacun chez soi, dans un confinement
Qui a plutôt le goût d'une défaite.

Manger tout seul, loin de toute famille
N'est point joyeux et ne m'inspire guère.
Mais rien à voir avec l'idée de guerre ;
C'est bien plus simple, En moi, rien ne fourmille.

Quels mots user et comment les unir
Pour réussir à rimer et finir
Ce court poème. À vrai dire, point ne sais.

Mais il n'est point question d'ici fléchir
En mon défi. Et puisqu'il faut blanchir
Quelque feuillet, je dis : voilà, c'est fait ! 😉

09 - samedi 11 avril 2020 - Demain, jour du saigneur ?
Foi de moutons, nous n'aimons pas les religions
Qui, lors des jours de fêtes, nous mènent à la mort.
Pourquoi nous sacrifier ainsi et sans remords ?
Est-ce de la folie, absurde contagion ?

Nous qui croyions enfin, que vous aviez compris
Que la terre est fragile, et surtout épuisée,
Qu'il est urgent de tout changer, d'amenuiser
Votre impact sur elle, de suite et à tout prix.

Nous qui pensions que vous alliez faire autrement
Pour votre nourriture en mangeant moins de viande,
Pourquoi nous sacrifier ainsi et sans remords ?

Pendant vos solitudes dues au confinement,
Réfléchissez au sens conféré à l'offrande
Et de tout être, fêtez la vie et non la mort !

08 - vendredi 10 avril 2020 - Vendredi sain ?
Je la voudrais seconde, et achever ainsi
Ce défi quotidien de partager écrits
Unis à des dessins extraits de manuscrits.
Mais un virus prend goût à sa suprématie.

Je la voudrais seconde, elle sera deuxième
Et plus encore, plurielle. Car elle est là, tenace,
La vile épidémie qui toujours nous menace
Alors que je commence un sonnet dit huitième.

Je la voudrais seconde, en ce Vendredi saint
Qu'il me plairait d'écrire aussi vendredi sain
S'il n'y avait la pandémie anti-humaine.

Je la voudrais seconde, mais je suis réaliste
Cela ne sera point. Que s'allonge la liste
De mes sonnets pour cette deuxième semaine.

jeudi 9 avril 2020

Confisonts

semaine 1 📅 #corona #virus #covid19 #confiné #sonnets #zumeurs #poésie #zumeurs #Moyen Âge #médiéval
récemment 👇 👉 sonnets précédents (1 à 6) 👉 semaine 2 (8 à 14) 📅

07 - jeudi 9 avril 2020 - Beaux parleurs
À occuper mes jours à assembler des lettres
Sur un plateau de Scrabble et entre amis virtuels,
M'est apparu un anagramme inhabituel.
Fait de trois éléments, il questionne sur l'être.

Voyons d'abord l'enluminure que j'ai choisie,
Puisqu'il est beau parleur, cet âne sait les cons vaincre
Tant il a bien appris la science du convaincre.
Par ses mots, la couronne, un beau jour, a saisi.

Pour être plus précis, il abusa son maître.
Il vint en son palais afin de l'en démettre
Et prendre le pouvoir le temps d'un quinquennat.

Peut-être pensez-vous que j'ose un parallèle
Trop irrévérencieux. Mais ce sont les voyelles
Lesquelles, en s'inversant, de l'ÂNE ont fait l'ENA.

Préambule d'un complètement sonnet
Après avoir précédemment entamé un chapitre appelé "Un peu de détente" que j'alimente au gré des facéties qui daignent me titiller l'esprit, je me lance aujourd'hui dans un nouvel opus qui évoluera de même, tant que je trouverai en mes recherches dites sérieuses quelque enluminure m'invitant à l'accompagner d'un sonnet de mon cru.
Quant à celles et ceux qui apprécieraient un tel partage, n'hésitez pas à réagir, toujours avec une courtoisie à l'égal des aimables disputes de nos prédécesseurs troubadours et trouvères.
Vous souhaitant bonne lecture.
sonnets précédents 👇 👆 début de l'article

06 - mercredi 8 avril 2020
Quand s'annulent spectacles et festivals…
Devons-nous désormais comprendre cette scène
Que comme un souvenir des journées estivales
Où ne s'annulaient pas chaque jour festivals
Et tournées en raison de maladies malsaines ?

Car il semble en effet que l'été à venir
Sera celui du grand vide, pour ne point réunir
Ensemble trop d'humains et ainsi prémunir
Tout un pays contre un virus qu'il faut honnir.

Me trouvez-vous ce jour un peu trop pessimiste ?
Cela n'est pas et ne sera car je résiste,
Ne serait-ce qu'en voyageant aux temps anciens.

En trouvant ce matin, ces tréteaux de campagne
C'est plutôt belle humeur qui sourd et m'accompagne
En mon for de poète, conteur et musicien.

05 - mardi 7 avril 2020 - Un roi confiné
Qu'il a l'air triste, ce Richard qui, du lion,
N'a plus le cœur. De retour de croisade,
On le capture. Fini le Pygmalion
Qui aurait pu charmer Shéhérazade.

Il se morfond dans un château perdu,
En Allemagne. Le temps est long, trop long.
Car d'un captif, la rançon attendue
Est toujours forte en l'esprit des félons.

Sa liberté ? C'est après deux années
Qu'il la retrouve. Et l'ancien confiné
Repart chez lui, dans la belle Angleterre.

Mais le retour n'a rien d'un doux loisir
Car sa couronne est cible du désir
De son jeune frère, le dit Jean sans Terre.

04 - lundi 4 avril 2020 - Pour charmer gente dame…
Encore un bon conseil pour garder belle humeur
En nos enfermements et pour que point ne meurent
Nos amours délicieuses. Voyez ce musicien
Plein de galante ardeur : comme il y met du sien !

Il clame son amour à gorge déployée.
Avec son petit orgue, il sait accompagner
Son chant de mélodies douces et merveilleuses
Il n'a qu'un but en tête : rendre l'heure joyeuse.

La tâche est toutefois délicate et ardue.
Le galant n'est point sûr d'être bien entendu
Car devant lui la dame a l'air un peu trop sage.

Aurait-il dû choisir la harpe ou le rebec
Pour que surgisse enfin sourire de bon bec
Et pour qu'elle entendît son sincère message ?

03 - dimanche 5 avril 2020 - Des portées vides
Voici deux musiciens qui n'ont pas peur du vide
Et continuent de jouer d'un cœur impavide
Sans ressentir le dol de l'indigne insolence
Du vol honteux de toutes notes et silences.

La tâche est pourtant dure. Quand nues sont les portées,
Il n'y a solution que celle d'inventer.
J'en déduis aujourd'hui, en ces temps confinés,
Que jamais, il ne faut espoir abandonner.

Car même privé pour la cause d'un virus
D'offrir à tous publics mélodies et chorus,
Il n'est de vacuité qui soit insurmontable.

Musiciens et artistes, jouez, improvisez,
Emplissez la portée et gardez en visée
Que le bonheur est par nature inévitable.

02 - samedi 4 avril 2020 - Distance sociale
La distance sociale existe au Moyen Âge.
En voici une preuve avec ce beau ménage
Du quatorzième siècle, lequel avec prudence
S'échange le salut par curieux pas de danse.

Ainsi du temps, est-ce pure coincidence
Cette leçon, forte de son antécédence
Arrive jusqu'à nous, telle une providence
Qu'il convient d'imiter, en toute résidence.

Et sachez par ailleurs, que ce fort témoignage
Provient d'un manuscrit juridique en usage
En Avignon, lors des papales dépendances.

Il est donc sain d'en retirer jurisprudence
Qui aiderait à limiter les discordances
Et éclairer "au pied levé" la présidence.

01 - vendredi 3 avril 2020 - Premières notes
À défaut de sorties printanières,
Confiné que je suis en tanière,
Un voyage en des temps forts anciens
Me fait rencontrer deux musiciens.

Pour que jamais le présent ne m'use,
Qu'ils jouent de leurs flûte et cornemuse
Dans le confort de leur manuscrit.
Quel bonheur point encore proscrit !

Mais pourquoi des rimes en neuf pieds
Au risque d'un poème estropier ?
C'est le résultat d'un pur hasard.

Et je ne veux me désarçonner
Car j'irai jusqu'au bout de ce sonnet,
Moindre mal en ces temps de bazar.