Le célèbre auteur du dix-neuvième siècle passe de la comédie au drôlatique.
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« Honnêtement, Honoré de Balzac, qu'est-ce qui vous a pris ?
— Une envie récréative, rien de plus . Avouez que cela est assez réussi.
— Je ne saurais dire le contraire. Mais quel changement dans votre écriture !
— Vous m'avez dit être passé chez George Sand, à Nohant. Vous y avez sûrement appris que j'ai bonne nature. Ce nouvel opus m'a reposé l'esprit.
— Et vous a changé de la rédaction de portraits peu flatteurs de votre siècle.
— Je n'ai fait que déplacer ma comédie humaine en des temps plus anciens, entre Moyen Âge et Renaissance. Vous aurez cependant remarqué que je n'épargne guère mes personnages.
— C'est sûr. Toutefois, sur un ton léger, plus exactement, truculent.
— Je n'avais pas, comme cela se développe désormais partout en France, de train pour voyager dans le temps. Quant aux pataches, je doute qu'elles aient un grand avenir, en dehors de courts trajets qui ne me mèneront pas jusqu'aux siècles d'antan. J'ai donc décidé de me fier à un bon guide, lui même infatigable voyageur et homme savant à la plume féconde. Vous ne manquerez pas reconnaître François Rabelais.
— Lequel grand écrivain vous a influencé jusque dedans la langue, quitte à perturber les lecteurs d'aujourd'hui.
— Ne pensez pas que j'ai seulement voulu imiter le grand maître. Cet exercice, qui m'a coûté force migraines mais aussi fous rires interminables, s'est imposé à moi comme une évidence. L'apparent manque de rigueur de la grammaire de Rabelais, et je ne parle pas de son orthographe aléatoire, moins contrainte que celle de mon temps, était en réalité une expression sublime de son aspiration extrême à la liberté. Emprunter sa faconde, jouer de la fluidité de ses mots, étaient pour moi la meilleure façon d'atteindre à la fantaisie que je voulais conférer à mon livre.
— Imaginez-vous ces contes que vous qualifiez de drôlatiques, repris par quelque conteur ?
— Je n'ai pas écrit dans le but d'une adaptation sur scène. Mais pourquoi non ? Cependant, si cela se produisait, je souhaite bien du plaisir à qui se lancera dans l'aventure. Car je ne lui aurai point facilité la tâche. Mais avez-vous eu vent d'un tel projet ?
— Au début du prochain millénaire, un certain HB…
— Il partage les mêmes initiales que moi. C'est un bon début . Mais poursuivez. Ça m'intrigue.
— Il a invité des personnages de vos contes drôlatiques pour les mêler dans des textes plus anciens, farces et fabliaux confondus.
— La belle idée ! Et c'est me faire honneur puisque quand j'ai écrit ce livre, je n'avais pour envie que me confondre en ces temps anciens. Mais a-t-il respecté les caractères forts des personnages, plus encore leurs travers qui peuvent éventuellement choquer des oreilles trop chastes ?
— C'est justement pour cette raison qu'ils sont à l'aise dans des fabliaux qui ne pas moins exubérants que vos contes.
— Mais ce HB, a-t-il trouvé sa place, au milieu de telles facéties ?
— Bien sûr. Faire un tel choix d'adaptation est déjà une empreinte non négligeable. Mais HB a voulu favoriser la drôlerie par une écriture vive et rythmée, nourrie de jeux de mots et d'assonances aussi riches que possibles, plus prompte à être partagée avec un auditoire.
— Il a donc osé l'écriture en vers ?
— Les alexandrins ne lui font pas peur.
— Je vois. Mais, ne sont-ils pas indigestes pour tout un chacun ?
— Le risque est moindre d'autant qu'à la façon de contes hérités de séculaires traditions péri-méditerranéennes, il a tenu à ajouter de la musique, laquelle apporte une contribution non négligeable à la drôlerie.
— Je n'imagine guère mes amis Franz (Listz), encore moins Frédéric (Chopin), tout virtuoses soient-ils, éclairer de leur génie quelque climat invitant au comique.
— C'est qu'après votre mort, à la bascule entre dix-neuvième et vingtième siècles, une musique particulièrement festive est apparue Outre-Atlantique, laquelle invite les pianistes à emprunter des chemins artistiques moins stricts.
— Si je comprends bien, mes écrits se promènent dans un curieux chahut des siècles.
— Bousculade qui mène, comme les orthographe et grammaire de François Rabelais que vous avez imitées, à plus de créativité joyeuse.
— Vous avez sans doute raison. Mais ce saut dans un futur que je connais pas a le don - léger cependant - de me chiffonner. Sans doute, un effet inconscient du poids des ans, de mon vivant et post mortem. Mais ce genre musical a-t-il un nom ?
— Bien sûr. Ça tient en trois lettres : rag.
— Je ne maîtrise point la langue anglaise, mais rag ne se traduit-il pas par chiffon?
— N'avez-vous pas dit que cela vous chiffonnait ?
— C'est donc que tout est cohérent. Mais ce HB, vais-je m'entendre avec lui ? Et comment a-t-il appelé son spectacle si telle est la finalité de son propre travail ?
— Le spectacle s'appellera vraisemblablement « HB by HB ». Quant à votre entente, je ne peux présumer de vos caractères respectifs. Je suis toutefois optimiste surtout si l'on se fie à un proverbe que vous connaissez forcément : « Les bons contes font les bons amis ».
— Je ne peux donc plus rien ajouter.
— Au revoir, Honoré de Balzac.
— Au revoir, … ?
— Hervé Berteaux.
— J'aurais dû m'en douter. Euh… un dernier mot.
— Oui?
— Bonne chance ! »
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« Honnêtement, Honoré de Balzac, qu'est-ce qui vous a pris ?
— Une envie récréative, rien de plus . Avouez que cela est assez réussi.
— Je ne saurais dire le contraire. Mais quel changement dans votre écriture !
— Vous m'avez dit être passé chez George Sand, à Nohant. Vous y avez sûrement appris que j'ai bonne nature. Ce nouvel opus m'a reposé l'esprit.
— Et vous a changé de la rédaction de portraits peu flatteurs de votre siècle.
— Je n'ai fait que déplacer ma comédie humaine en des temps plus anciens, entre Moyen Âge et Renaissance. Vous aurez cependant remarqué que je n'épargne guère mes personnages.
— C'est sûr. Toutefois, sur un ton léger, plus exactement, truculent.
— Je n'avais pas, comme cela se développe désormais partout en France, de train pour voyager dans le temps. Quant aux pataches, je doute qu'elles aient un grand avenir, en dehors de courts trajets qui ne me mèneront pas jusqu'aux siècles d'antan. J'ai donc décidé de me fier à un bon guide, lui même infatigable voyageur et homme savant à la plume féconde. Vous ne manquerez pas reconnaître François Rabelais.
— Lequel grand écrivain vous a influencé jusque dedans la langue, quitte à perturber les lecteurs d'aujourd'hui.
— Ne pensez pas que j'ai seulement voulu imiter le grand maître. Cet exercice, qui m'a coûté force migraines mais aussi fous rires interminables, s'est imposé à moi comme une évidence. L'apparent manque de rigueur de la grammaire de Rabelais, et je ne parle pas de son orthographe aléatoire, moins contrainte que celle de mon temps, était en réalité une expression sublime de son aspiration extrême à la liberté. Emprunter sa faconde, jouer de la fluidité de ses mots, étaient pour moi la meilleure façon d'atteindre à la fantaisie que je voulais conférer à mon livre.
— Imaginez-vous ces contes que vous qualifiez de drôlatiques, repris par quelque conteur ?
— Je n'ai pas écrit dans le but d'une adaptation sur scène. Mais pourquoi non ? Cependant, si cela se produisait, je souhaite bien du plaisir à qui se lancera dans l'aventure. Car je ne lui aurai point facilité la tâche. Mais avez-vous eu vent d'un tel projet ?
— Au début du prochain millénaire, un certain HB…
— Il partage les mêmes initiales que moi. C'est un bon début . Mais poursuivez. Ça m'intrigue.
— Il a invité des personnages de vos contes drôlatiques pour les mêler dans des textes plus anciens, farces et fabliaux confondus.
— La belle idée ! Et c'est me faire honneur puisque quand j'ai écrit ce livre, je n'avais pour envie que me confondre en ces temps anciens. Mais a-t-il respecté les caractères forts des personnages, plus encore leurs travers qui peuvent éventuellement choquer des oreilles trop chastes ?
— C'est justement pour cette raison qu'ils sont à l'aise dans des fabliaux qui ne pas moins exubérants que vos contes.
— Mais ce HB, a-t-il trouvé sa place, au milieu de telles facéties ?
— Bien sûr. Faire un tel choix d'adaptation est déjà une empreinte non négligeable. Mais HB a voulu favoriser la drôlerie par une écriture vive et rythmée, nourrie de jeux de mots et d'assonances aussi riches que possibles, plus prompte à être partagée avec un auditoire.
— Il a donc osé l'écriture en vers ?
— Les alexandrins ne lui font pas peur.
— Je vois. Mais, ne sont-ils pas indigestes pour tout un chacun ?
— Le risque est moindre d'autant qu'à la façon de contes hérités de séculaires traditions péri-méditerranéennes, il a tenu à ajouter de la musique, laquelle apporte une contribution non négligeable à la drôlerie.
— Je n'imagine guère mes amis Franz (Listz), encore moins Frédéric (Chopin), tout virtuoses soient-ils, éclairer de leur génie quelque climat invitant au comique.
— C'est qu'après votre mort, à la bascule entre dix-neuvième et vingtième siècles, une musique particulièrement festive est apparue Outre-Atlantique, laquelle invite les pianistes à emprunter des chemins artistiques moins stricts.
— Si je comprends bien, mes écrits se promènent dans un curieux chahut des siècles.
— Bousculade qui mène, comme les orthographe et grammaire de François Rabelais que vous avez imitées, à plus de créativité joyeuse.
— Vous avez sans doute raison. Mais ce saut dans un futur que je connais pas a le don - léger cependant - de me chiffonner. Sans doute, un effet inconscient du poids des ans, de mon vivant et post mortem. Mais ce genre musical a-t-il un nom ?
— Bien sûr. Ça tient en trois lettres : rag.
— Je ne maîtrise point la langue anglaise, mais rag ne se traduit-il pas par chiffon?
— N'avez-vous pas dit que cela vous chiffonnait ?
— C'est donc que tout est cohérent. Mais ce HB, vais-je m'entendre avec lui ? Et comment a-t-il appelé son spectacle si telle est la finalité de son propre travail ?
— Le spectacle s'appellera vraisemblablement « HB by HB ». Quant à votre entente, je ne peux présumer de vos caractères respectifs. Je suis toutefois optimiste surtout si l'on se fie à un proverbe que vous connaissez forcément : « Les bons contes font les bons amis ».
— Je ne peux donc plus rien ajouter.
— Au revoir, Honoré de Balzac.
— Au revoir, … ?
— Hervé Berteaux.
— J'aurais dû m'en douter. Euh… un dernier mot.
— Oui?
— Bonne chance ! »
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