La genèse d'un spectacle tient souvent à peu de choses, suivies cependant par un travail conséquent.
La maison d'Aurore, spectacle du duo IH! en hommage au verbe de George Sand et aux notes de Frédéric Chopin, en est une belle illustration.
Évidence
Tout est venu d'un geste, d'un beau geste. Celui d'Isabelle de Vaugiraud, pianiste émérite, titulaire de plusieurs prix internationaux, et avant tout merveilleuse pédagogue.
Un jour de printemps, j'entre chez elle, légèrement en avance. Elle termine un cours avec un jeune élève. Peu de mots, mais des mots précis et surtout un poignet et des doigts qui s'envolent doucement du clavier pour sublimer un ultime accord. La musique est là dans une magie que les mots qui pourraient la décrire, ne me viennent pas. Le cours s'achève sur cette harmonie du corps et des notes.
Déclic
Je suis convaincu. Nous devons travailler ensemble.
Une partition de Frédéric Chopin a l'heur d'entrer dans mon champ de vision. L'association avec George Sand est subite, d'autant qu'elle a habité quelque temps non loin de chez moi, à Barbaste (47). Je suis cependant conscient que cette association n'a rien d'original. Beaucoup de duos pianiste-récitant hantent les festivals romantiques avec un programme qui s'en inspire et qui alterne texte et musique. Mais l'idée est déjà si tenace que je n'ai plus qu'à trouver autre chose qu'une énième alternance.
Puisque je suis musicien autant qu'assembleur de mots, je trouverai dans la fluidité de la langue superbe de George Sand, une continuité de climat dans l'œuvre de Frédéric Chopin dont Isabelle a une bonne connaissance. Je lui soumets l'idée. Elle se montre autant passionnée que moi-même et le café est froid quand la discussion enthousiaste accorde enfin une pause.
Recherche
Je me mets, comme j'en ai l'habitude, à assembler toutes documentations sur l'auteure. Je suis évidemment surpris par l'immensité de l'œuvre en laquelle je dois opérer des choix pour trouver la bonne couleur pour le spectacle.
Après avoir lu plusieurs romans, voire relus concernant ceux inscrits dans ma mémoire d'ancien collégien, Mare au diable et petite Fadette en premier, je m'oriente surtout vers ses correspondances.
La raison en est simple. Dans un échange épistolaire, la langue est spontanée et ne connaît pas de corrections comme en tout œuvre destinée à être imprimée. Déjà des images s'imposent, des paysages que les mots de l'auteure ont imprimées sur ma rétine.
Synopsis
Le spectacle prendra place à Nohant et dans les campagnes alentours. Sans renier ses frasques et ses passions avec des personnages tels qu'Alfred de Musset, je préfère honorer George Sand dans sa sérénité berrichonne qu'elle décrit à la perfection, équilibrant à merveille la bienveillance et toute absence de complaisance.
Je devine trois parties. Puisque les correspondances sont abondantes et qu'elles ne sont pas orphelines de réponses, j'inviterai ceux qui furent proches de George Sand, au point de séjourner à Nohant.
En deuxième partie, les mêmes convives iront en excursion dans un Berry et des campagnes où la modernité s'autorise du temps avant de s'imposer.
Enfin, en troisième partie, la maîtresse des lieux n'oubliera pas ceux au milieu desquels elle vit, celles et ceux qui servent dans sa demeure, ceux qui composent avec une fierté farouche le digne peuple du Berry.
Des mots, des notes
La musique suit de près le texte qui avance vite sous le clavier, pressé qu'il est de sortir après avoir longuement mûri dans ma cervelle en ébullition. La proximité avec Isabelle permet de fréquentes lectures. Elle me surprend par sa promptitude à trouver dans l'immense répertoire de Frédéric Chopin, les pièces qui font corps avec les paragraphes que je lui propose.
J'apprécie que ses choix évitent l'écueil habituel de ce genre d'exercice, celui de la paraphrase. Mon envie d'écrire en est d'autant confortée et bientôt, une première ébauche est disponible.
Me reste à trouver un fil conducteur.
Celui-ci vient rapidement. Il déroge à certaines règles en usage dans tout bon spectacle conventionnel. Mais je n'en dirai pas plus pour ne point gâcher le plaisir de futurs spectateurs.
Surprise et confiante, Isabelle, avec qui la fusion artistique croît tranquillement au fur et à mesure de nos lectures et répétitions, me formule son accord.
Confirmation
Il reste une ultime étape avant que le spectacle soit finalisé et présenté aux premiers publics. Je m'offre une escapade en Berry. Je visite Nohant et les campagnes qui ont inspiré de belles envolées de plume. Je vais même grimper sur les Pierres Jaumâtres.
Je suis soulagé. Mon écriture est cohérente et ne requiert de ma part que de menues corrections qui ne remettent pas en cause le travail de sublimation des mots et des notes entrepris avec Isabelle de Vaugiraud.
La première
La chance est avec nous et c'est dans un jardin, sous l'ombre généreuse d'un bel arbre que la première s'effectue. Le journaliste présent écrit peu après qu'avec un tel spectacle, littérature et musique classique n'ont plus aucune raison d'effrayer le moindre quidam.
J'apprends aussi que le libraire local s'est vu commander des livres de la bonne dame de Nohant. Rien ne peut me faire plus de plaisir.
Évolution
La maison d'Aurore poursuit tranquillement son chemin d'aventure scénique. Des nouveaux textes sont ajoutés, des musiques aussi, selon les découvertes et autres secrets que George Sand nous livre de temps à autre.
Ainsi chaque représentation garde le goût inégalable de toute création.
La maison d'Aurore, spectacle du duo IH! en hommage au verbe de George Sand et aux notes de Frédéric Chopin, en est une belle illustration.
Évidence
Tout est venu d'un geste, d'un beau geste. Celui d'Isabelle de Vaugiraud, pianiste émérite, titulaire de plusieurs prix internationaux, et avant tout merveilleuse pédagogue.
Un jour de printemps, j'entre chez elle, légèrement en avance. Elle termine un cours avec un jeune élève. Peu de mots, mais des mots précis et surtout un poignet et des doigts qui s'envolent doucement du clavier pour sublimer un ultime accord. La musique est là dans une magie que les mots qui pourraient la décrire, ne me viennent pas. Le cours s'achève sur cette harmonie du corps et des notes.
Déclic
Je suis convaincu. Nous devons travailler ensemble.
Une partition de Frédéric Chopin a l'heur d'entrer dans mon champ de vision. L'association avec George Sand est subite, d'autant qu'elle a habité quelque temps non loin de chez moi, à Barbaste (47). Je suis cependant conscient que cette association n'a rien d'original. Beaucoup de duos pianiste-récitant hantent les festivals romantiques avec un programme qui s'en inspire et qui alterne texte et musique. Mais l'idée est déjà si tenace que je n'ai plus qu'à trouver autre chose qu'une énième alternance.
Puisque je suis musicien autant qu'assembleur de mots, je trouverai dans la fluidité de la langue superbe de George Sand, une continuité de climat dans l'œuvre de Frédéric Chopin dont Isabelle a une bonne connaissance. Je lui soumets l'idée. Elle se montre autant passionnée que moi-même et le café est froid quand la discussion enthousiaste accorde enfin une pause.
Recherche
Je me mets, comme j'en ai l'habitude, à assembler toutes documentations sur l'auteure. Je suis évidemment surpris par l'immensité de l'œuvre en laquelle je dois opérer des choix pour trouver la bonne couleur pour le spectacle.
Après avoir lu plusieurs romans, voire relus concernant ceux inscrits dans ma mémoire d'ancien collégien, Mare au diable et petite Fadette en premier, je m'oriente surtout vers ses correspondances.
La raison en est simple. Dans un échange épistolaire, la langue est spontanée et ne connaît pas de corrections comme en tout œuvre destinée à être imprimée. Déjà des images s'imposent, des paysages que les mots de l'auteure ont imprimées sur ma rétine.
Synopsis
Le spectacle prendra place à Nohant et dans les campagnes alentours. Sans renier ses frasques et ses passions avec des personnages tels qu'Alfred de Musset, je préfère honorer George Sand dans sa sérénité berrichonne qu'elle décrit à la perfection, équilibrant à merveille la bienveillance et toute absence de complaisance.
Je devine trois parties. Puisque les correspondances sont abondantes et qu'elles ne sont pas orphelines de réponses, j'inviterai ceux qui furent proches de George Sand, au point de séjourner à Nohant.
En deuxième partie, les mêmes convives iront en excursion dans un Berry et des campagnes où la modernité s'autorise du temps avant de s'imposer.
Enfin, en troisième partie, la maîtresse des lieux n'oubliera pas ceux au milieu desquels elle vit, celles et ceux qui servent dans sa demeure, ceux qui composent avec une fierté farouche le digne peuple du Berry.
Des mots, des notes
La musique suit de près le texte qui avance vite sous le clavier, pressé qu'il est de sortir après avoir longuement mûri dans ma cervelle en ébullition. La proximité avec Isabelle permet de fréquentes lectures. Elle me surprend par sa promptitude à trouver dans l'immense répertoire de Frédéric Chopin, les pièces qui font corps avec les paragraphes que je lui propose.
J'apprécie que ses choix évitent l'écueil habituel de ce genre d'exercice, celui de la paraphrase. Mon envie d'écrire en est d'autant confortée et bientôt, une première ébauche est disponible.
Me reste à trouver un fil conducteur.
Celui-ci vient rapidement. Il déroge à certaines règles en usage dans tout bon spectacle conventionnel. Mais je n'en dirai pas plus pour ne point gâcher le plaisir de futurs spectateurs.
Surprise et confiante, Isabelle, avec qui la fusion artistique croît tranquillement au fur et à mesure de nos lectures et répétitions, me formule son accord.
Confirmation
Il reste une ultime étape avant que le spectacle soit finalisé et présenté aux premiers publics. Je m'offre une escapade en Berry. Je visite Nohant et les campagnes qui ont inspiré de belles envolées de plume. Je vais même grimper sur les Pierres Jaumâtres.
Je suis soulagé. Mon écriture est cohérente et ne requiert de ma part que de menues corrections qui ne remettent pas en cause le travail de sublimation des mots et des notes entrepris avec Isabelle de Vaugiraud.
La première
La chance est avec nous et c'est dans un jardin, sous l'ombre généreuse d'un bel arbre que la première s'effectue. Le journaliste présent écrit peu après qu'avec un tel spectacle, littérature et musique classique n'ont plus aucune raison d'effrayer le moindre quidam.
J'apprends aussi que le libraire local s'est vu commander des livres de la bonne dame de Nohant. Rien ne peut me faire plus de plaisir.
Évolution
La maison d'Aurore poursuit tranquillement son chemin d'aventure scénique. Des nouveaux textes sont ajoutés, des musiques aussi, selon les découvertes et autres secrets que George Sand nous livre de temps à autre.
Ainsi chaque représentation garde le goût inégalable de toute création.
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