dimanche 15 décembre 2019

Chanter et être enchanté par Lo dolze Bambino

Et si Noël nous apportait un peu de douceur à la façon italienne ?

Conséquence collatérale des neuf guerres d'Italie, lesquelles engagèrent les rois de France de 1494 à 1546, (Charles VIII en fin de règne, Louis XII puis François Premier), il y a un évident engouement pour les arts renaissants en provenance de la péninsule.

Maîtres et œuvres circulent dans toute l'Europe, à destination de diverses cours royales où monarques et grands princes se constituent d'immenses collections dont profitent aujourd'hui nombre de musées prestigieux dont en France, le Louvre, où une certaine madone suffit à elle seule à attirer la foule par son sourire énigmatique.

Plus discrètes, mais toutes aussi exceptionnelles, les compositions musicales - à défaut d'être enregistrées acoustiquement - sont diffusées par l'entremise des manuscrits et des toutes premières impressions (à Venise dès 1501) que conservent aujourd'hui les bibliothèques dont celle parisienne dite nationale.
Numérisés, ces documents précieux mais fragiles, autrefois difficiles d'accès pour mieux les préserver, sont désormais consultables en ligne, notamment sur le site www.gallica.fr - Si la réplique sur écran n'émeut pas autant que d'être en présence de l'original, elle apporte cependant l'essentiel, y compris pour célébrer Noël.

Dans le manuscrit côté "F-Pn Cons. Rés. Vm7 676", qui fut copié soit à la cour de Mantoue, soit à celle de Ferrare, trouve-ton parmi la bonne centaine de pièces, un charmant chant de Noël en duo qui célèbre la venue du dolze bambino.

La mélodie est touchante, un brin naïve et porteuse d'émotion simple, comme un ultime cadeau qui m'est réservé en cette fin d'année en ma quête incessante de découvertes des beautés du patrimoine.

En bon enchanteur qui se respecte, j'en partage volontiers céans la connaissance.

Peut-être ce chant atténuera-t-il - puisque la musique est censée adoucir les mœurs - toutes tensions nées au cours d'une année intense, tant celles de 1502, dans une Europe déchirée par la troisième guerre d'Italie, que les nôtres plus contemporaines, lesquelles pourraient nuire actuellement à la sérénité de quelque voyage entre Italie et France.

Ainsi vous souhaité-je de belles fêtes de fin d'année, impatient cependant de poursuivre à l'an qui vient toutes aventures au cœur du patrimoine que je ne manquerai point vous décrire.
fresque de Fra Filippo Lippi réalisée de 1467 à 1469 dans la cathédrale de Spolète
Bien à vous,
Hervé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire