Ce message a toute pertinence puisqu'il évoque des temps où le réchauffement de l'atmosphère n'était point d'actualité et quand la seule retraite possible et peu négociable en hiver était celle de l'âtre. Pour conforter in fine que le frimas était bel et bien là, la teneur atteste que le propos n'est que Vérité.
Mais… que signifient les termes motet et teneur ?
Pour faire simple, le motet - versus treizième siècle - est une composition polyphonique où les voix chantées ont des textes différents, provoquant ainsi et souvent jeux de "mot"s et situations littéraires plutôt subtiles. La teneur n'est guère plus complexe à définir. Selon une étymologie simple, elle sou"tient" les voix supérieures qui s'harmonisent avec elle. Cette teneur emprunte généralement des fragments de mélodies connues, souvent latines car venant de chants d'église mais aussi parfois de chansons en langue vernaculaire (oil ou oc).
Mais… revenons à ce motet où l'on parle de janvier.
Il existe en deux versions conservées au sein des manuscrits de Bamberg (D-BAs Lit. 115) et de Montpellier (F-MO H196). La partie chantée "A la cheminée" invite bien plus qu'à la contemplation de la danse des flammes puisqu'il est question de gras mangier, en engloutissant notamment force chapons et chairs salées, le tout sans modération (cf ci-dessus partition musicale de gauche).

Le froid mois de janvier n'étant donc point si triste, je ne peux que réitérer mes vœux pour un an de grâce 2020 fait de richesses du patrimoine à découvrir et partager le cas échéant, comme en atteste le présent motet mais aussi ce fragment de calendrier d'un livre d'heures (F-BN Lat 1173), avec de quoi se pourlécher les babines, se délecter de rares vulnéraires, et s'offrir ainsi à bon compte (et contes) force bonheurs et belles humeurs !
Mais… Qu'en sera-t-il de février ?